Né en 1960, vit et travaille à Thouaré sur Loire 44 Civilisations et choc Le maître du maître de son maître était Jean-Baptiste Camille Corot. Filiation académique indicible, il a appris en regardant, à broyer les couleurs comme autrefois. Il a copié les classiques et il a voyagé. Si ce peintre se réclame aujourd’hui de la peinture naïve Haïtienne, c’est que Lionel Pirault a épicé ses connaissances des cultures millénaires amérindiennes, africaines ou occidentales, résurgences qu’il réveille par la vigueur de son geste. Ses tableaux sont alors un pays coloré, chaleureux, brut, absolument moderne. Larges et bâtis à l’ancienne, aux teintes hurlantes qui parent les figures mythologiques, le vaudou s’y trouve bousculé par des éclats saturés. Des images toniques donc, où le dessin puissant force les formes. S’y croisent picturalité dense et héritage : contrastes, nuances, bris de silhouettes, mots doux violemment tracés... La figure primitive est ici un mythe à vif. Notre condition humaine explosée, déchirée, éclatée dans ses sursauts telluriques. Une archéologie des images qui dresse un portrait contemporain, singulier et universel. Texte écrit pour l’expo 24 au Hang-Art pendant laquelle Pirault présentait des peintures. Pas de peintures pour l’expo 32, seulement des masques dont la production s’étale sur une dizaine d’années. « Le masque, ce faux visage à la fois dissimulateur et protecteur derrière lequel s’efface le temporel, s’ouvrant ainsi vers le monde où le surnaturel est ritualisé depuis l’aube de l’humanité. Il est universel, présent au sein de toutes les sociétés, des plus anciennes aux cortèges carnavalesques du XXIème siècle. Méfiez-vous des masques, ils sont vivants. Ils captent à votre insu l’esprit tourmenté qui s’est égaré dans sa propre cécité. Ils deviennent alors les protecteurs mythologiques adulés lorsque les maigres saisons sans fertilité mettent en péril le fil de la vie. Ils participent pleinement aux rites initiatiques de la robe, prétexte à la robe nubile. Ils accompagnent également l’être cher dans l’incertitude angoissante des limbes. Il y a mille et une façon de contempler un masque, mais en définitive il faut bien admettre que c’est lui qui vous scrute discrètement du fond de la pièce. A travers ses orbites souvent vides, ce regard déstabilisant trahit l’incroyable incertitude de notre existence. »