Née en 1951 à Lyon où elle vit et travaille. Autodidacte peintre et sculpteur de l’imaginaire. Si dans l’œuvre d’Évelyne Postic, il fallait discerner les parts relevant de l’imaginaire et de la réalité, il nous faudrait rassembler une fine équipe de poètes, d’anthropologues et d’astrophysiciens placée sous l’autorité d’un chaman de renommée intergalactique. Elle nous confie : « il y a dans notre planète, bien concrète avec ses océans habités d’êtres mystérieux, aux formes et couleurs extraordinaires, avec ses forêts peuplées d’animaux et d’insectes dont la morphologie ne cesse de nous étonner… Il y a nous, les humains, aux couleurs de peau diverses, avec nos coutumes et nos cultures différentes. Et puis il y a des mondes invisibles, aussi bien organisés que le nôtre, les bactéries, les virus, multiples et variés dans leurs formes et activités. Ces mondes nous sont accessibles avec des microscopes. Mais il y a d’autres mondes présents que nous ne pouvons ni voir ni toucher ni entendre. Nous savons qu’ils existent et c’est pourquoi je ne me prive pas de les concrétiser dans mon travail. J’ai inventé un monde, où les humains s’identifient dans la forme au monde animal et végétal, tout en gardant l’intégrité d’être humain. Pourquoi n’y aurait-il pas d’autres mondes présents et invisibles à nos perceptions, avec des morphologies différentes, des vies ayant évolué autrement que les nôtres ? Ce sont des mondes imaginaires que je dessine, peins et sculpte avec l’espoir que la vie peut exister ailleurs et répondre à cette question angoissante, pourquoi suis-je sur cette planète ? » Pour sa part d’incarnation dans la réalité, on observe que là encore, elle échappe au conformisme terrien. Évelyne Postic appartient, en effet, à une autre dimension croisant dans un espace-temps dépourvu de métronome, sans clap de début ni de fin, navigant sur une trajectoire où la folle ronde des atomes et des photons diffuse la seule vérité qui vaille, celle de l’art à la rencontre éperdue de l’âme des hommes. Rémy Le Guillerm Le besoin de m’échapper du quotidien, et de rêver avec ce que j’ai toujours aimé, c'est-à-dire m’exprimer avec de la couleur et les formes, ce besoin s’est intensifié avec les années et les difficultés de la vie. J’ai créé un univers pictural bien à moi, un monde de créatures colorées et transformables selon mes humeurs, émotions et rencontres, des créatures qui racontent des histoires qui me sont bien personnelles. Il a fallu que je m’adapte très souvent à une vie changeante et agressive. Pendant de longues années, j’ai été à la recherche d’une écriture pour m’expliquer, c’est ainsi que sont nées les « créatures de Postic ». Dans chaque toile ou dessin, je m’amuse et me moque avec tendresse de notre monde. J’ai été adoptée, il y a quelques années, après mon exposition chez Cerès Franco à Paris, par la famille de l’art singulier, art visionnaire, coloré et hors les normes. Évelyne Postic