Djihem

Djihem

Né en 1964, vit et travaille à Canet en Roussillon. « La plupart du temps, les artistes racontent qu’ils se sont mis très tôt à la peinture ou qu’ils dessinent depuis qu’ils sont tout petits. Pour ma part, ce n’est pas du tout le cas, j’ai commencé à m’intéresser à l’art au début des années 2000 et j’ai tout de suite porté une attention particulière à l’art non conventionnel réalisé le plus souvent par des artistes autodidactes. Je suis alors tombé sous le charme des œuvres très colorées de Jaber el Mahjoub que j’ai commencé à collectionner. Un beau jour en regardant ses œuvres, je me suis dit que j’étais capable d’en réaliser aussi. J’ai alors effectué mon premier dessin à l’acrylique sur papier canson puis j’ai acheté de la toile au mètre et je me suis mis à réaliser des œuvres beaucoup plus grandes sur le thème du Maghreb. J’aimais faire des jumelages entre la ville de Saint-Malo et celle d’Essaouira au Maroc. J’ai alors pris le pseudonyme de « Djihem » car il correspondait à mes initiales (JM pour Jean-Marc) et je trouvais que ce nom était assez fidèle à celui de Jaber, mon guide ». Durant les années 2004 et 2005, je me suis beaucoup cherché et j’ai réalisé de nombreuses œuvres extrêmement variées et colorées, ne sachant pas toujours dans quel sens aller. En 2010-2011, j’ai effectué une série à la peinture acrylique en reprenant des œuvres de Pablo Picasso … en 2012 j’ai réalisé des dessins aux marqueurs acryliques sur papier et sur toile. Un nouveau style bien plus graphique était né. Aujourd’hui, je suis toujours dans la même démarche et j’aime beaucoup collaborer avec d’autres artistes pour réaliser des pièces à 4 mains. Fin 2018, j’ai voulu varier les plaisirs en me mettant aux crayons de couleurs ce qui m’a amené à produire des pièces plus brutes. J’ai pris le risque que l’on me perde un peu (car les collectionneurs et les personnes qui suivent les artistes n’apprécient pas toujours les changements). Personnellement, j’estime devoir garder ma liberté d’expression, quitte à en dérouter certains, le principal étant d’avoir toujours autant de plaisir à créer, inventer et dessiner. Le fait de pouvoir passer d’un style à l’autre me permet d’explorer plein de choses et d’éviter de tomber dans la routine. » Texte paru dans la revue TRAKT, fin 2019 Djihem, c’est l’art de donner ses lettres de noblesse à un art populaire, en noir et blanc ou en couleurs, toujours dans la bonne humeur. Art singulier, brut ou naïf, quel que soit le nom qu’on lui donne, celui de Djihem foisonne, fuse, explose sur la toile. Loin de perdre l’amateur dans ses méandres, il l’apaise, le guide au gré de sa fantaisie dans un monde étonnement harmonieux et équilibré. Un oiseau, un chat, un personnage aux trois cheveux sur le caillou, un démon, un palmier… surtout ne pas oublier la grappe de raisin et le trèfle à quatre feuilles, tel un poète à la Prévert, avec tout ce qu’on peut y trouver de charme, de tendresse et d’humour, c’est aussi cela Djihem. Un artiste passionné par la vie tout simplement, dans toute sa diversité, son foisonnement, ses contradictions, ses petits bonheurs comme ses grands malheurs et qui sait donner et partager avec générosité. Extraits d’un texte paru dans l’Indépendant en 2015