Né un vendredi 13 en 1946 vit et travaille à Rezé-Trentemoult « Boucher comme son père, le jeune Jean-Paul semblait même aimer ce métier ; mais il y avait en lui un curieux désir, un furieux besoin de griffonner sur le papier de boucherie le vrai, jaune paille, que nous avons connu. Puis un jour il a rompu. Il est parti. Il s’est fait potier. Par ce métier, Baudouin retrouvait les sources vives de la création : d’une terre inerte faire jaillir une forme vivante. Son atelier, son antre placé sous la protection d’anges, déborde d’œuvres qui proclament les droits essentiels de l’imagination, les droits du rêve. Baudouin est une sorte démurge qui fait surgir des formes insolites mais néanmoins familières… Une bande de drilles hautement bariolés s’entassent au fond du hangar et monte une garde délirante… Sa table est envahie de graphismes sur fond de papier journal, de vieux textes notariés ou cabalistiques, de fragments d’images pieuses. Il bricole des tableaux magiques où s’agitent immobiles des visages élémentaires mais combien expressifs. Jean-Paul Baudouin est bien un authentique créateur dans la ronde des magiciens. S’agit-il d’un art naïf, d’un art brut, d’un art en marge ? Nous dirons plutôt un art vivant qui se réalise hors de toute école, de tout mouvement, dans la jubilation du plaisir. » Yves Cosson « Mes totems sont faits d’outils ayant travaillé la terre. C’est un Hommage à la Déesse Nature. Que les choses soient claires : le créateur est là comme un veilleur, un voyant, un mage dans l’horreur du quotidien. Son rôle est d’essayer de trouver de nouvelles valeurs spirituelles encore inconnues, du Mana, de la magie, du sens au présent en s’inspirant de la mystique des arts primitifs, des légendes celtiques. L’artiste doit redevenir un médium, un barde, un chaman. Il doit être comme un sourcier à la recherche de l’énergie vitale, du signe primordial au milieu d’un monde robotisé, sans âme. Il y a là, quête en Brocéliande, jubilation, jeux enfantins, incantations, recherche de l’esprit dans la matière. Métamorphose illimitée pour poétiser le monde. » JP Baudouin, expo Onyx, Saint-Herblain « Si se plonger jusqu’au plus profond de soi pour en tirer des paysages inconnus est œuvre de chaman ; si composer d’étranges scènes marquées d’un folklore ésotérique porte le sceau chamanique ; si maîtriser toute la gamme créative qui va du dessin à la peinture ; de la sculpture à la gravure, réclame appartenance au chamanisme ; si jouer des couleurs et du trait et des formes avec bonheur pour soi et plaisir pour autrui ; si proférer de curieuses sentences et en enluminer des œuvres de fort caractère ; si alterner la peinture inquiétante et le dessin malicieux ; donner à voir l’essentiel et le dérisoire ; s’il faut pour tout cela avoir pratiqué les sciences obscures qui mènent à la pure clarté, Jean-Paul Baudouin a raison de le dire, il est chaman. Ce qui ne l’empêche pas d’être, pour nous pauvres humains sans talents de cet ordre, un artiste talentueux. » Gérard Sendray