MARIDO

MARIDO

Née en 1969, vit et travaille à Nantes L'art d'accommoder les restes ! « J'aime le relief et le volume, et après avoir expérimenté divers matériaux, mon dernier coup de cœur est pour le carton d'emballage moulé, celui que l'on ne voit plus et que l'on jette. La cellulose est recyclable, écologique, elle se peint et se colle parfaitement, elle peut aussi se décomposer pour fabriquer de la pâte à papier avec laquelle je sculpte des personnages. Les formes moulées de calage m'interpellent par leur côté aléatoire et absurde. Elles sont trop «psycho-rigides» et tristes, elles sont pourtant là pour protéger la « vraie » marchandise qui coûte cher, elles remplissent les vides, elles ne veulent rien dire mais elles sont indispensables à notre système consumériste. Les «Oubliées de la fête», pourrait-on dire, valaient bien un focus coloré. Valoriser ce qui est méprisé devient une action militante, c'est pour cela que j'aime le concept des Arts Modestes de Hervé Di Rosa. » Des images plein la tête... « Elevée à la couleur acidulée et à l'image pop et télévisuelle des années 70 et 80, j'essaie à l'âge adulte de libérer un flot d'images fantastiques et luxuriantes. J'essaie de faire confiance aux rêves. La pratique créative m'apparaît comme une quête, une prospection de son propre étonnement, en cherchant à rattraper le temps de l'enfance et de ses étonnements. Des créatures exubérantes peuvent me rendre visite, des amis imaginaires qui prolifèrent dans mes cahiers et qui s'incrustent dans la matière. Aujourd'hui, j'explore cette transformation de la matière à travers la constitution d'une véritable tribu, réunion improbable et exotique de formes humaines et animales. » Mixages... « La découverte quasi-simultanée à la fin de mes études des œuvres de Niki de Saint Phalle, du facteur Cheval et de Dubuffet m'a stupéfiée et envoutée. Il existait autre chose que la grande Peinture. La clé à une création personnelle fut la révélation que chacun peut être artiste, ce que Dubuffet appelle «l'homme du commun», cette approche est libératrice. Les personnages et objets peuvent être «changés en galettes, aplatis au fer à repasser» et les couleurs éclatantes sont un pied de nez à la vraisemblance et affichent le plaisir de peindre. Mes inspirations sont l'art primitif, l'art populaire et le brassage des différentes cultures du monde, des techniques et des matériaux utilisés. En résumé, vive le grand bazar de l'art nomade ! »