LEROY Dominique

LEROY Dominique

Né en 1948, vit et travaille à Paimboeuf -44- Dès ses plus jeunes années, la pratique artistique se révèle une évidence. Peu scolaire dans l’âme, il fait une sortie de route précoce et quitte le cursus classique pour une formation technique. Ne trouvant pas là de quoi nourrir son appétit de connaître et de représenter le monde, il s’inscrit aux Beaux-Arts de Nantes. Manifestement doué, il enchaîne la totalité du cursus avec succès. Son chemin est celui d’une recherche permanente qui a pour principal terrain la peinture, même s’il s’aventure également du côté de la scénographie, de la sculpture et plus récemment de la gravure et de la lithographie. Tout est matière à inventer aux yeux de l’artiste dont le langage ne cesse d’évoluer. Installé depuis quelques années à Paimboeuf face à la Loire, il y jouit de la lumière et des ciels changeants de ce paysage. Depuis deux ans, il a fait de la façade de sa maison un projet artistique. En 2012, elle était recouverte d’un patchwork géant de tissus colorés et en 2014 d’une composition subtile de pièces de bois diverses : vieux sabots, instruments de musique, chaises, caisses de vin… Ces dix dernières années, sa peinture, jamais tout à fait figurative, s’est attachée au thème du visage. Son travail explore le monumental comme les petites formes. Les peintures et les sculptures de Dominique Leroy questionnent la représentation du vivant et de son absence. Le visage ne servirait que de support à un regard, témoin d’âme … Cet artiste s’est d’ailleurs affranchi de toute volonté de ressemblance. La peinture se fait esquisse, les lignes du visage s’égarent et les traits se transforment ou se dissolvent dans une hybridation de matière. Leurs grandes tailles nous invitent à y entrer, presque physiquement, comme on pénétrerait dans un paysage. Paysage offrant une alternance de territoires flous, évaporés et de zones dont le réalisme devient l’expression d’une présence. Il se fait enveloppe dont on peut s’abstraire. Ainsi la toile devient lieu d’apparition et de disparition, lieu de vie et de mort, habitée par la prégnance d’un regard. Yeux aussi doux que las dont la fonction ne serait plus de voir mais juste de dire ; dire son ultime présence au monde ou celle gravée dans les mémoires. C’est de cette indicible présence, de sa perception, en delà de l’espace et du temps, dont il est question dans les œuvres de Dominique Leroy. Et celles-ci ne semblent être que l’expression d’une quête ; celui de révéler l’insaisissable de l’être. Gaëlle de Sagazan 2013