KIEFFER Alain

KIEFFER Alain

Né en 1970, vit et travaille à Essertines en Donzy – 42360 De 2003 à 2012 : Organisateur de l’exposition Céramiques insolites, parrainée par Artension magasine et la revue de la céramique et du verre, à Saint Galmier (42) réunissant chaque année 16 céramistes hors du commun. Je modèle et je peins sur trois accords « Lors de ma courte formation en arts plastiques, j'ai appris l'essentiel de la terre et de la peinture: une liste scrupuleusement griffonnée et précise des choses à ne pas faire et que je me plais à approfondir. Voilà toute la base de mes travaux mais aussi ma philosophie de vie. Le défaut m'intéresse! Je me sens toujours et plus que jamais rocker. Je n'ai pas pour ambition d'être un virtuose, mais de dire et d'exprimer. C'est peut-être pour cette raison que je dérange les puristes, tant pis. J'ai des tonnes de choses à dire, des émotions à graver et à crier. Ainsi je prends mes ébauchoirs, mes pinceaux, le micro ou ma guitare, et je dis ce que j'ai à dire, le conscient et l'inconscient. La céramique vous apprend l’humilité. Elle vous fait rapidement comprendre que l'on ne maîtrise pas tout et que finalement, ce n'est pas si sérieux... J’expose depuis 2000 dans différentes galeries et musées en Europe. Mon travail actuel consiste à croiser des critères de beauté appartenant à différentes cultures (tatouages, scarifications, vêtements et signes religieux distinctifs). Ces codes culturels une fois mixés donnent des allures étranges et intemporelles à mes sculptures. » Le premier regard sur les œuvres d’Alain Kieffer nous confronte à une composition dans laquelle on voit des personnages, des animaux connus, des objets définis. On peut en nommer les différentes parties avec des mots, un vocabulaire pris dans le langage courant. L’énoncé des différents termes est simple. Le chromatisme délicat accentue telle ou telle portion, c’est plaisant à regarder. Puis soudain, l’œil s’attarde et perçoit l’irréalité, la facétie, l’incongruité d’une situation, l’attention de l’artiste portée sur un détail. L’esprit se met en marche et commence à rechercher une signification, la pensée créatrice à l’origine de l’objet… La perception devient autre et se transforme en un discours personnel, l’œuvre nous interpelle. L’objet n’est plus un peu de terre colorée mais un facétieux, drolatique, poétique, porteur d’un message… Alain Kieffer ne fait rien d’anodin, de « joli », ses constructions, ses sculptures, ses « muraux » sont autant de compositions réfléchies, travaillées, expressives, porteuse de sens. Les titres sont là pour nous guider, « inattendus jeux de mots, association d’idées, décalages par rapport à l’œuvre » comme le dit très joliment Jeanine Rivais. Anne-Colette WALTER, conservateur du musée de FEURS