BOISNEAU René

BOISNEAU René

Né en 1951 à Belligné (44), vit et travaille au Landreau (44) Après un BEP électronique, « les études, ce n’était pas mon couscous » dit-il, travaille comme éducateur technique puis entre à France Télécom où pendant l’été il encadre des camps de jeunes… En tant que parent, il accompagne un voyage scolaire à Paris et au retour pour un décor construit une tour Eiffel en découpant une feuille de carton. Il avait trouvé son matériau et ce jeu est devenu passion. Une plaque de carton, un crayon et un cutter, il n’en faut pas plus à René Boisneau pour nous faire voyager, un voyage paisible, à travers l’imaginaire où l’invisible a autant d’importance que la matière. Patiemment dans son atelier, il réalise des vitraux de carton : à l’aide de son outil affûté par ses soins, il tisse une sorte de dentelle jouant sur le plein et le vide, l’opaque et le transparent. Il raconte des histoires, met en lumière en évidant sa plaque, réalisant une sorte de vitrail du pauvre. Pour ses réalisations, il s’appuie parfois sur les mots de son ami poète facteur : Jules Mougin. À partir d’une phrase comme : « L’apprentissage de la vie dure toute une vie ou j’aime le désordre du bonheur », des images lui viennent qu’il note sur le côté du carton pour ne pas les oublier. La ville de Nantes a inspiré aussi ses premiers travaux et comme dans la musique qu’il pratique depuis ses 18 ans, ses œuvres foisonnent de petites touches, de détails dont il est le chef d’orchestre. « Le vitrail inspire généralement le silence ; j’essaie dans mon travail de retrouver ce silence qui vient juste avant la musique » « Une grande plaque de carton, un cutter effilé, chaque panneau est une occasion de voyage : ascension le long de haubans, personnages debout sur une partition de musique, rosace ajourée sur pan de pyramide, les formes s’imbriquent. Langage sans frontières. Lumière et carton se conjuguent pour conter une histoire. Si le jeu entre le plein et le vide rejoint celui du vitrail, l’approche en diffère : ici, c’est le carton que la lumière traverse. La lourdeur peut se faire dentelle… » Pascale Boisneau