Né en 1971 Vit et travaille à Saint-Nazaire (44) « Mon travail issu d’une réflexion sur l’Expressionnisme a pour sujet invariablement l’humain, d’où une récurrence obsessionnelle du portrait. Les techniques sont empruntées aux façons anciennes, avec des empâtements et glacis à l’huile ... Derrière l’apparente simplicité du sujet s’énonce, en filigrane, une narration aux ressorts complexes. Depuis peu j’aborde une écriture plus impulsive, faussement imprécise en travaillant sur l’accumulation des couches et la transparence. Je recherche l’évocation des humus charnels, végétaux et minéraux afin de traduire mieux l’ébullition de la vie dans mes sujets. Je travaille aussi sur un détachement d’intention gestuelle et formelle afin de laisser le sujet s’exprimer avec plus de liberté, hors de mes notions démodées et personnelles d’esthétique. Mes influences sont autant dans la littérature, le cinéma et la musique dont la portée poétique et narrative est grande ». Je peins parce que la peinture me permet de devenir un artiste, ce qui à la base n’est pas une évidence. L’outil fait le métier et le métier fait l’homme. En devenant artiste, je m’autorise à acquérir une liberté de pensée et d’action, justifiée par la rigueur et les contraintes de mon exercice. Je peins aussi par goût. Parce que l’atelier est un lieu unique au monde, une bulle matricielle qui fidélise l’artiste à son identité propre, en la développant. Acquérir des outils sophistiqués et efficaces est une grande fierté. Les utiliser permet de se sentir vivant et utile, même si la spécificité de ces outils peut isoler l’artiste dans sa singularité. Le tableau fonctionne sur l’absence de mouvement et sur le silence. Une image fixe et immuable, comme un mur indestructible mais d’une rare et infinie complexité (quand le tableau est bon), d’une secrète beauté (lorsqu’il est achevé) sur lequel les fluctuations émotionnelles et celles de la pensée viennent s’écraser avant d’abandonner toute lutte dans un lâcher prise salvateur. Peindre c’est aussi donner en partage au monde cet outil de liberté. Je peins parce que la peinture est salutaire. Elle maintient par l’exigence de sa pratique la vigilance de l’esprit et l’observation rigoureuse des émotions et de la pensée. C’est donc à la fois un exercice technique extrêmement stimulant et un exercice d’introspection personnel nécessaire ». Christophe Le Roux