BOCCACINO Jean

Né en 1946, vit et travaille aux Ponts de Cé -49- Lorsqu’il était enfant, jean passait ses jeudis dans l’atelier de décors de théâtre de son grand-père, au milieu des peintres et dans l’odeur des couleurs à la colle de peau qui s’exhalait des boites qu’on maintenait au bain-marie. Les souvenirs de cette époque sont peut-être la source de son inspiration pour l’univers du théâtre, du cirque, de la scène. Plus tard, il conjuguera ses études aux beaux-arts et d’éducateur spécialisé, en animant des ateliers d’expression plastique auprès d’enfants en difficultés, tout en développant son métier de peintre. Il expose dans de nombreuses galeries en France et à l’étranger. Il assurera durant une quinzaine d’années la direction artistique de la galerie d’art contemporain du Village d’Artistes de Rablay sur Layon. En 1996 il ouvre à l’ESAT ARC EN CIEL de Cholet, un atelier qui accueille un collectif d’artistes handicapés mentaux dont les œuvres rencontreront rapidement le succès auprès d’un public touché par leur sincérité et leur force brute. Il s’en passe des choses sur la planète circus de Jean BOCCACINO ! Un ballet aérien d’avions joufflus vrombit à travers le cerceau d’un jongleur, des acrobates en queue de pie et haut de forme s’entraînent devant une seule spectatrice momifiée, une femme luminescente surgit d’une fontaine sombre, les bateaux fantômes naviguent sans eau en crachant de la fumée en forme de cœurs, les chevaux ailés traversent le ciel tandis que la fille du dompteur, nue, se repose alanguie sur un canapé rouge. Monde étrange et merveilleux de Jean BOCCACINO, plein d’enfance enluminée et de têtes enturbannées. Rien ne semble impossible à ses personnages qui dialoguent avec des anges, défilent avec des éléphants roses, lévitent la tête en bas ou papillonnent avec des ailes de soie. Tons de bronze et d’or, lumineux bleus d’outremer, rouges flamboyants et roses fuchsias, arrière-plans à la turbulence parfois décalée : du cirque à des images faussement pieuses mais réellement mystiques, c’est une jubilation de la couleur et de la composition que nous offre Jean BOCCACINO. Avec la peinture de Jean Boccacino, nous sommes projetés d’emblée dans le monde du conte, de l’enfance et de la rêverie, avec une palette chromatique très douce et généreuse : cet onirisme poétique nous fait voyager dans un imaginaire de fanfares, de cirques et de manèges. L’inspiration ludique et enjouée laisse aussi deviner une nostalgie, en demi-teinte, du merveilleux. Alors, nous sommes touchés en plein cœur par le geste (la composition, les couleurs) d’une immédiateté sensible et fantastique. Antoine Campo