Née en 1960, décédée une nuit de janvier 2011 d’une crise cardiaque. Sylvette que nous avions rencontrée l’année dernière devait participer à cette expo 10 pour laquelle elle projetait une nouvelle série. En accord avec ses deux enfants Solenn et Gaël, nous avons décidé de maintenir cette expo en choisissant des œuvres dans leurs collections privées. « Sylvette ANDRIEU n’est pas devenue peintre elle l’a toujours été, mais c’est l’expérience de la vie qui donne à son œuvre maturité et profondeur. Elle a commencé par l’encre avant d’évoluer vers la peinture à l’huile. Très active à Nantes, elle a participé aux Allumés et à la tournée du Cargo en Amérique du Sud. À partir de 96, elle se passionne pour les grands formats et le plaisir gestuel qu’ils procurent et elle se lance dans la réalisation de nombreuses fresques. Elle enchaîne les petits boulots pour continuer à peindre. Elle capte le monde dans ses nombreux instants et elle l’interprète avec ses couleurs. Généreuse dans ses couleurs comme elle l’était dans la vie. Avec ses perspectives gommées, son trait noir assuré et dansant, ses personnages familiers hauts en couleurs, Sylvette nous emmène dans ses bagages à la découverte du monde et de l’humain » Solenn Silva. Sylvette et son extraordinaire regard bleu qui ne nous quitte pas, qui ne nous laisse aucun moyen de s’échapper…Puis, elle nous parle en phrases courtes, simples, elle ne prend aucun détour. Son chemin, elle le décrit sans complaisance aucune. Elle l’a choisi, c’est tout ! Elle est riche de sa soif de vivre, de sa faim d’aimer. Elle ensoleille les lieux de sa vie de couleurs, d’odeurs, de saveurs qu’elle décrit avec précision pour s’assurer de vous les faire partager. Sylvette, « Mamita » la joie par ses enfants, l’émerveillement de tout instant, sa petite fille dans les bras. Sylvette, c’est un dessin sur la peau, un regard porté sur sa vie sans regrets aucun, en toute franchise. Sylvette, c’est la vie! Témoignage de Myriam Ariza « Sylvette, c’était la toile, la passion, les tripes, peindre par absolu nécessité sans savoir vraiment ce qui émerge, à en oublier de manger des jours entiers, c’était se réveiller au milieu de la nuit traversée par une pulsion symbolique, les gouttes d’eau, le sanglier et l’oiseau, les cocos, les pierres… Elle avait cette capacité, ô combien enviée de ne dormir que quelques heures par nuit, quand elle parlait, elle maitrisait l’art de créer une perspective extraordinaire sur le moindre événement…La vie pouvait redevenir cette merveilleuse aventure mystérieuse où tout est possible… Un respect profond envers elle m’anime et toujours j’ai aimé la revoir entre deux séjours à l’étranger, je la retrouvais comme une de ces rares personnes avec qui l’échange a une qualité unique, une intensité et une sincérité sans pareil pour revenir à l’essentiel, pour murir une décision, pour clarifier une situation, pour s’écouter au sein d’un espace sacré… » Extraits d’un témoignage de Julien Ariza