Née en 1965, vit et travaille à Rouen "Claudine Loquen tient sa peinture à la lisière de l’art naïf et de l’art singulier. Dans cet entre-deux, le rêve fait des incursions sur le territoire d'une réalité aux couleurs et proportions indisciplinées.. Il impose sa grammaire singulière faite d'oiseaux aux allures anthropomorphes, de princesses, de fillettes aux yeux de poupée, et de loup, figures à la fois dangereuses et protectrices. Par touches légères, il porte la toile vers le fantastique des contes… Son univers, Claudine Loquen le nourrit aux grands textes de la littérature et de la poésie. Eluard, Ronsard, Aragon, Hugo lui fournissent leurs muses et héroïnes à peindre et à dessiner : Elsa, Esméralda, Cassandre Salviati. Elle peint aussi les sœurs Brontë représentées en compagnie de leur frère Branwell dans une réinterprétation libre du célèbre tableau que ce dernier fit de ses trois sœurs. Il constitue l’une des rares figures masculines de cet univers où souvent les femmes dansent avec les loups. S’il se pare d’onirisme, cet univers féminin n’est pas déconnecté du réel. Il se nourrit de traditions et d’arts populaires classiquement dédiés aux femmes. Et les dentelles et rubans qui parfois se prennent dans la toile, sont autant de fils que cette normande d’origine tisse vers des générations de femmes, brodeuses, dentellières ou tisserandes qui l’ont précédée. Nous voici tentés d’aborder la toile comme une chanson de toile : poème lyrique médiéval destiné à accompagner les femmes pendant leurs travaux d’aiguilles. Plus subtile que leur apparente simplicité pourrait le laisser croire, ces poèmes plaçaient au premier plan des héroïnes femmes souvent dans leur quotidien…." Frédérique-Anne Oudin "Échappant aux classifications, par trop réductrices, l’art de Claudine LOQUEN redonne à l’image toute sa puissance d’évocation en nous faisant entrer de plain-pied dans le monde déroutant du rêve et du merveilleux. Il n’est pas surprenant que le livre et la poésie tiennent dans sa vie une place privilégiée. Avec le 7e art, ils constituent la source à laquelle son imagination s’abreuve depuis toujours. Elle puise ses thèmes dans l’histoire de l’humanité, avec une franche prédilection pour des destins tragiques ou romanesques comme le furent les vies de Jeanne d’arc, d’Ann et Mary Boleyn, Joséphine de Beauharnais ou des sœurs Brontë. Car Claudine LOQUEN, avant tout, aime à raconter ou s’approprier des histoires et, comme elle est peintre, parfois illustratrice, elle le fait par le biais du trait et de la couleur, passant allégrement du papier à la toile ou au bois, de l’encre à la technique mixte, en ayant recours au collage, à la calligraphie et aux chutes de tissus nobles qu’une amie lui fournit. Cela vient lui rappeler que sa famille compta en son sein quelques tisserands…" Luis Porquet