François CHAUVET

François CHAUVET

CV express de François Chauvet Né en 1944. Parents agriculteurs. Passe son enfance à Saint Hilaire de Chaléons. Études secondaires à Nantes avec une bourse diocésaine. Premier poste d’instituteur en collège à Châteaubriant. Arrive à Nozay à la rentrée en 1968, après deux années de coopération dans la brousse malienne. Enseigne 13 ans au collège privé de Nozay. En 1979, prend un mi-temps et crée avec le théâtre du Galion, un premier spectacle jeune public autour de la peinture : LA MAISON QUI S’EMBOITE, 246 représentations. De 1981 à 1983 voyage : Inde, Népal, Égypte, Pérou, Bolivie, Équateur. Au retour, reprend un temps partiel dans l’enseignement avant de décider de changer d’orientation. En février 1985, fonde l’association culturelle, ABBAC qui a produit 8 spectacles de François Chauvet. 1985 L’IGLOO ET GLOU 380 représentations. 1987 ATTENTION, UN MONSTRE PEUT EN CACHER UN AUTRE 538 représentations. 1990 ADOUMBA, L’ELEPHANT DU MAHARADJAH 599 représentations. 1992 CHATEAU M, millésime 92, le décor était un hommage aux gouaches découpées de Matisse 640 représentations. 1996 LE JARDIN DE LEONIE, hommage à tous ceux qui mettent autre chose que des nains préfabriqués dans leur jardin 553 représentations. 1999 KARTIKO LE RÊVEUR DU DÉSERT, spectacle en hommage aux Aborigènes d'Australie 539 représentations. 2002 BALI BALIKOU, journal de voyage de Chloé, une petite fille de 8 ans, qui découvre l’île de Bali 302 représentations. 2005 RENDEZ-VOUS À LA MAISON BLEUE, balade poétique et visuelle dans l’univers de Marc CHAGALL 261 représentations de février 2005 à février 2007. Retraité, le 7 octobre 2007, il ouvre avec l’ABBAC dont il assure la direction artistique, le Hang-Art, espace d’exposition dédié à l’art singulier. Pendant toutes ces années, parallèlement à ses activités d’enseignant, d’auteur, d’artiste dramatique en tournées, François Chauvet a continué de créer dans sa maison atelier en accumulant les réalisations plastiques. Pendant cette expo 16, il présentera au Hang-Art, des travaux s’étalant sur 43 ans.

Les années 70

Les années 80

En 1974, j’ai déménagé dans une longère, à la campagne, sur la commune de Saffré-44-. Je me suis installé un atelier dans l’ancienne écurie. En plus de mon travail d’enseignant, j’ai fait du jardin et beaucoup peint. Aussi dans les années 80, voyagé pendant deux ans et construit des STATIDOLES ( statue+idole) en différents matériaux : grillage à poule, polystyrène brûlé , tissu plâtré, bois… La plupart, trop encombrants ont été détruits.

Les années 90

« François Chauvet vous pouvez le rencontrer sur le chemin, l’œil brillant, courbé comme un glaneur, s’arrêtant à chaque pas, s’émerveillant de toute chose, ramassant brindilles tordues et racines séchées, cailloux divers, morceaux de briques ou de tuiles dans le but d’alimenter le stock de ses créations futures…

Si vous insistez lors d’une visite dans sa demeure atelier, il vous montrera ses bonhommes d’écorces peintes figés dans l’attente, ou ces figurines filiformes à la Giacometti, faites de brindilles de graminées et de chiffons ficelés. Il déploiera cette moisson fertile en bouquets délirants nés d’un vent de folie. Vous verrez peut-être sortir de multiples caisses ou de sacs poubelle bourrés, des blocs d’anthracite réceptacles à rêves lumineux, puis des fleurs artificielles par monceaux dont les morts se seront lassées ; elles auront été recueillies tout au long des solitudes des cimetières de France.

Tous ces riens, ces objets sans valeur, promis à l’oubli, à la désagrégation poussiéreuse ou à la pourriture sans cette rencontre inespérée, deviendront par transfiguration une chair nouvelle et l’ossature d’un peuple hiératique au verbe de silence capable de reconstruire un monde à la destinée moins vaine ».

Ce texte a été écrit par Rémy Le Guillerm pour le catalogue de l’exposition Les Margin’Art, en 1996

Les années 2000

« Que disent à François Chauvet les cailloux, les racines, les écorces, les ramures glanés le long des chemins de campagne ? Les clous et les pointes rouillés au fond des tiroirs ? Que lui confient à l’oreille tous ces matériaux apparemment sans valeur qu’il recueille avec délicatesse et respect au hasard de ses vagabondages ?

L’artiste nous entraîne dans un univers à la fois grave et léger remodelé par son imaginaire. Le bleu délavé teinte la matière brute, le rose se dilue sur les visages. Le jaune, le rouge, le brun, le blanc et le noir font ressortir les silhouettes. On ligature, on médite, on conciliabule, on interroge, on tient conseil dans une ambiance feutrée toute de patience et de poésie. On devine la tendresse dans ces regards mi-candides, mi-moqueurs qui nous observent et dans ces lèvres qui chuchotent sur la toile.

De la fraîcheur, de la spontanéité et une pointe d’humour aussi.

L’œuvre de François Chauvet est un miroir, celui d’un artiste émerveillé et solitaire qui rêve le quotidien et nous invite à rêver à notre tour. »

Thérèse André Abdelaziz, 2007

Ce flou des formes arrive de loin et semble s’arrêter là, à la frontière de ce monde et d’un autre. Ce flou, qui semble dire qu’est sortie, à l’instant même, cette ressemblance avec une forme déjà aperçue, arrive cependant d’une lente et longue et savante application.

D’une apparence brute par les assemblages de matériaux, surgit quelque ombre éclaircie dans une délicatesse avertie, comme parfois semblent l’être les ailes des libellules ou l’évanescence d’un papillon. Mais le regard ne doit pas s’y laisser prendre. Subjugué, il doit avancer dans le mouvement inverse de l’envol léger, se poser, s’attarder sur les façons des supports et des encadrements. Une minutie d’orfèvre laissant voir le brut des matériaux d’origine, révélant d’eux-mêmes les longs maniements d’objets ramassés, les grands laps de temps pendant lesquels chaque chose endormie est restée effacée, absente ou oubliée et puis un jour, autre voyage, autre rangement, découverte, et alors révélée en son sens éclatant d’une vie juste éclose.

Le savoir voir entraîne cette sorte d’appariement improbable et produit cet effet de découverte évidente dans et justement avec cette accentuation extrême des supports à leur présence... Le temps passé amène à la forme dépassée.

Geneviève Roubaud, 2007

Les années 2010

Enfant de Saint Hilaire de Chaléons, dans le Pays de Retz (44). François Chauvet est issu d’une famille d’agriculteurs. À la maison pas de livres, mais il aime l’école. Adolescent, il s’imagine écrivain, il s’invente un pseudonyme : Julien Francet. Il est le seul de la famille à aller jusqu’au bac.

Tout de suite après, il commence à enseigner en collège, toutes les matières et entre autres les Arts Plastiques. Il découvre le monde de l’art en cherchant simplement à initier et intéresser les ados qui lui sont confiés. D’abord ce sera l’Art que l’on connait tous un peu comme les Impressionnistes. Plus tard, avec la curiosité qui est la sienne, il découvrira Dubuffet et la porte sera ouverte vers l’art brut. Elle ne se refermera jamais.

Quarante années de création foisonnante. Aujourd’hui, son Hang-art est presque trop petit pour contenir toutes ses œuvres, surtout peintures, surtout couleur, des toiles mais aussi des matériaux bruts, du bois ou tout ce qui lui tombe sous la main. Quand il se promène son œil est toujours en éveil.

Couleurs éclatantes pour ces personnages à longs bras de ses premières années de création, couleurs parfois plus ombragées après.

Une multitude de visages, une foultitude enserre le visiteur qui pénètre dans l’atelier. Où poser les yeux parmi tous ces yeux, ces visages qui nous dévisagent ? Des tribus, des fratries, des solitaires aussi. Quelques visages se touchent. Quelques grandes œuvres abstraites peintes la nuit sont éblouissantes. Rares sont les œuvres torturées. Il y en a quelques-unes. Même les gens un peu tristes sont touchants.

Recevoir simplement l’immense tendresse pour l’humain qui émane de son œuvre. La pudeur de François Chauvet transparait dans toute son œuvre. Mais l’empathie pour l’autre, le différent, le un peu cabossé parfois domine.

Son œuvre nous touche par son immense générosité mais l’artiste lui-même restera toujours très secret. Entièrement disponible à celui qui passe et entièrement tourné vers son intérieur à lui.

Joëlle Flahault, septembre 2014

Septembre et son charme : Le temps des bilans, des récoltes... des rencontres. Me voici au Moulin Roty, à la porte du Hang-Art, invité par son créateur et animateur, François Chauvet. Il m'offre le privilège d'un face à face intime avec - une fois n'est pas coutume - non pas l'aventure des autres, mais la sienne propre.

Sitôt franchi le seuil du Hang-Art, transformé en atelier pour l’été, me voici happé, submergé par l'univers qui s'offre à mes yeux : une marée infinie de sculptures, de toiles me saute au visage : éparpillés à nos pieds, largués en éventails sur les tables, épinglés aux cimaises, empilés sur les étagères, adossés par grappes contre les murs, des milliers de visages et de petits corps me dépouillent instantanément de toute politesse apprise... Me voilà brutalement dénudé, dé-civilisé au sens le plus immédiat du terme. Moi qui n'ai rien d'un spécialiste de la création parallèle, et en dépit de mes précédents passages au Hang-Art, je ressens pour la première fois de manière quasiment épidermique la portée d'un langage plastique capable de suggérer l'inexprimable, d'affranchir l'étranger que je suis du poids de son mental ordinaire pour lui montrer le chemin de ses univers enfouis.

Abandonné bien vite et à bon escient par mon guide dans le ventre fécond de ce chaudron magique, je songe un instant à implorer la gratitude du petit peuple qui me dévisage et que je viens de déranger dans son apesanteur coutumière; je me dis aussi que c'est ainsi qu'il faudrait toujours faire l'approche des œuvres, dans un mutisme et une capacité totale d'émerveillement, la raison en apnée, le cœur en émoi...

Les amis de François, autrefois, m'avaient dit l'homme modeste, exigeant, diablement efficace... Et je le savais effectivement fécond; je le découvre prolifique, aux commandes d'une création protéiforme, faisant son miel du moindre matériau offert par la nature ou l'environnement quotidien pour opérer un détournement perpétuel du sensible. Précisons qu'une gestuelle à la fois rustique et toujours renouvelée sous-tend un pareil langage : travail de petite main, d'artisan, de laboureur. Ici, point de mécanismes savants, point de discours ni de messages subliminaux à démêler, mais des cohortes de petits êtres anonymes, des essaims de visages pâles tout ébahis de leur propre candeur, comme collés à la vitre du Réel afin de questionner nos humanités de passage; tous nés d'une longue patience, de gestes infiniment recommencés, diversifiés, confrontés, superposés. D'une longue tâche évoquant presque l'exigence et l'intensité d'une mission.

On pourrait voir là aussi bien l'évocation onirique des collégiens et autres enfants de tous les publics rencontrés par le maître ou l'acteur d'hier, que le surgissement de figures anciennes héritées d'autres vies, d'autres temps, d'autres cultures et comme coagulées en grappes d'archétypes immortels... Ne comptons pas, en tout cas, sur leur géniteur - disert mais non bavard - pour nous fournir les clés de portes sans serrures... Questionnons-nous plutôt sur le foisonnement si caractéristique de la plupart des langages de la création hors norme. Et, toute logique mise en berne, accueillons avec gratitude la galaxie entière des candides, des rêveurs, des paumés, des goguenards, des hagards, des porteurs de fêlures sans autre normalité que leur appartenance au monde des marges. Sautons dans l'arche, mettons le cap sur l'Imaginaire et retournons aux sources, là où tout, simplement, fait signe.

Guy Bugeau, septembre 2014

François, François, tu as rejoint ce clan illustre qui grave, touche après couche, patiemment la toile pariétale, pétrifie! …

Tes boites à images sont quelquefois remplies de hontes d'autres fois débordantes de strass, leurs exubérances résonnent joyeusement dans nos esprits!...

La nuit venue toutes ces âmes grises nous tourmentent. Ces fantômes dessinent implacablement nos lignes de vies... Ces maux intérieurs nous façonnent...

Soudain, une étincelle jaillit, la foule est en liesse, la fête devient foraine, les oiseaux s'éparpillent, la Joconde nous sourit. Nous ne sommes plus fatigués.

C'est un bain de jouvence, une pause estivale sur une autoroute déserte, une facétie qui lentement s'estompe...

Dans ce maelström infernal tournoient des gueux de la sainte famille, des têtes brûlées, des élucubrateurs fourbes, des pétrisseurs de cerveaux, des mains courantes d'usine et de claviers. Tous semblent crier: sauvez-vous! Sauvez nous! Courage, fuyez !

Délivrez-vous de ces tentations du soir: mélancolie, tristesses obscures, peines crépusculaires, minauderies absurdes!

Que tombe enfin le rideau des vanités! Tombe le masque! Tombe l'arpège des anges!

François, François, tes paupières cillent, elles tracent parfois sur nos rêves des lettres dorées ou encrassées mais déposent toujours sur nos lèvres le goût sucré de la liberté...

Extraits d’un texte de Jean-François BARRAT délivré en septembre 2014

Les années 2015

Tout l’été 2015, François Chauvet a hiberné au Hang-Art. Quelques peintures sont nées de cette mini-résidence.

Les années 2017

Pendant l'été 2017, François Chauvet a investi à nouveau le Hang-Art. Pendant cette mini-résidence, il a effacé une grande partie de sa production 2015, il a continué à travailler sur différents supports et il a pris un énorme plaisir à oeuvrer sur des feuilles d'essuie-tout qu'il a marouflées ensuite sur toile ou bois.

Les années 2018

Pendant l’été 2018, François Chauvet a travaillé à nouveau au Hang-Art, il a repris des toiles anciennes, continué à jouer sur des feuilles d’essuie-tout qu’il a marouflé sur du bois et des toiles puis armé d’un cutter, de peinture et de pinceaux s’est attaqué à des écorces d’un arbre foudroyé qu’il avait glané en Dordogne, il y a vingt ans.

Le Hang Art

Le Hang-Art,avec une création textile de Violaine Dejoie Robin pendant l'expo 14

Constituer une collection fait aussi partie du travail de création de François Chauvet depuis 2007.

« Amener l’art en milieu rural en créant un espace de partage autour de l’art, pas un lieu de consommation, d’où l’importance de l’accueil, de l’information, de la formation du public. Des visites accompagnées seront organisées, des rencontres avec les artistes, des ateliers autour des expositions seront proposés, des revues et des livres seront à la disposition des visiteurs. À notre connaissance, c’est le premier lieu du Pays de Châteaubriant consacré exclusivement aux expositions d’Art.

En étant exigeant dans la programmation, nous aimerions que ce lieu devienne une référence dans le domaine et que les habitants des villes viennent à la campagne pour découvrir des œuvres, rencontrer des artistes. »

Voilà ce que nous écrivions avant l’ouverture du Hang-Art, début 2007.

Sept années plus tard, en 15 expositions, nous avons accueilli + de 110 artistes et + de 35 000 visiteurs dont 70% n’iraient pas voir une expo ailleurs. Nous pensons avoir réalisé nos objectifs et prouvé que notre projet n’était pas une utopie.

Sur chacune de ces expositions, en fonction de nos moyens, nous essayons d’acheter à chaque artiste au moins une œuvre que nous installons habituellement dans la Traçothèque : mémoire du lieu.

La collection du hang-art compte actuellement plus de 250 pièces, elle est constituée des achats de l’association Abbac (80%) et des achats personnels de François Chauvet qu’il met à disposition de l’association. Cette collection peut être louée, en totalité ou en partie.

Nous ne sommes pas des collectionneurs de possession mais des collectionneurs de partage. Nous essayons de constituer un véritable patrimoine vivant au service de la population.

Le Hang-Art

La porte bleue ouvre sur un sanctuaire blond et blanc, aux murs badigeonnés, dédié à l’ART. Il sent le feu de bois.

Cet espace noir, situé dans un hameau, en pleine campagne, ressemble à une grotte trouée de lumières.

Il intrigue, met en appétit et réveille la gourmandise, celle des couleurs et des formes, celle des découvertes.

Près du poêle, le génie du lieu nous accueille et nous invite à un baptême de l’Art. Il pétille avec les bûches, heureux de partager ses découvertes.

Douce chaleur, calme, on peut se poser, faire provision d’art et repartir plus riche.

Thérèse André Abdelaziz, 2007

Le Hang-Art

Quand je pense au Hang-art, toujours la chanson de Maxime Le Forestier s'invite dans ma tête. Même si le Hang-art n'est pas bleu. La maison d'en face , le lieu de vie , de travail , de réflexion de François Chauvet est une maison bleue et participe à l' atmosphère particulière et si sereine du lieu...Parce qu'après avoir traversé la campagne verte et jaune et dorée , ses champs bordés de grands arbres, s'être repéré grâce à ces drôles d'hélices qui tournent fièrement grâce à Éole, après avoir atteint le village du Moulin Roty et avoir emprunté sur la gauche le chemin au bout duquel le Hang-art nous attend, on est de suite transporté dans un autre monde. Un monde de douceur, d'accueil, de partage où l'art ne peut que se sentir bien et chez lui. Comme nous. Nous plongeons, sans même nous en rendre compte tant cela est naturel, dans un cocon douillet où la beauté, sous des formes singulières et prenantes (surprenantes?), nous happe de sa force en toute douceur...

Ah non ! Le Hang-art n'est pas une galerie de peinture ! Il est tellement plus. Il est un lieu. LE LIEU. Pour tous ceux et celles qui aiment sans «chichis» découvrir des œuvres d'un art dit singulier et pourtant si vrai, si humain, et donc, si beau.

Des peintures, des sculptures, du carton découpé comme de la dentelle, des scènes minutieuses réalisées en chewing-gum, des objets , bonshommes, animaux, fabriqués à partir de résidus hétéroclites, des huiles, des gouaches, des pastels, délirants, déchirants, multicolores ou sombres comme le plus vilain jour d'un hiver noir...Les petits points aborigènes, les fusains, le métal, la photographie, la terre, les ombres et la lumière ,les couleurs de l'arc-en-ciel nous ont tout au long des rendez-vous que nous fixe le Hang-art deux fois par an, émerveillés, interrogés, ulcérés, enchantés, dérangés, interpellés, emportés, imprimés, réveillés, époustouflés... Mais jamais , oh non, jamais, laissés indifférents et surtout pas déçus ni désabusés.

Le Hang-art c'est le «bébé» de François Chauvet. Une sacrée réussite pour cet artiste dans l'âme, si humain et si attachant. Un sacré bel enfant que ce lieu où l'on aime tant retrouver la chaleur des artistes, des gens venus là – jamais par hasard- et de son directeur qui à chaque expo nous emmène, juché sur son petit billot de bois, au cœur même des œuvres qu'il accueille, et sait si bien ouvrir les portes de notre cerveau et de notre cœur pour nous emplir des beautés accrochées aux murs blancs du Lieu.

Ce sont depuis 2007 plus de 110 artistes que quelques 35 000 visiteurs ont pu découvrir. Et pour notre plus grand plaisir l'Abbac a acquis des œuvres au fil des expos et ainsi une salle du Hang-art, que François Chauvet a baptisé la Traçothèque, garde précieusement cette belle collection témoin de chacune des 15 expos nous permettant ainsi de revoir avec bonheur toute la palette des créations passées ici.

Des heures, des pages, des cartouches d'encre ne suffiraient sans doute pas à exprimer tout le bonheur qui s'est installé et se répand là-bas... Le hang-art en pleine campagne a généralement pour vocation de stocker et abriter la nourriture des animaux...Ici c'est la nourriture intellectuelle des êtres que l'on offre sans compter au visiteur mais aussi et surtout celle du cœur.. Un bonheur vrai, humain, sans faux-semblant qui nous embrasse au bout de ce petit chemin où François Chauvet a décidé un beau jour de se poser afin que nous aussi nous puissions nous y arrêter et déguster la beauté dans toute son essence.

Ce texte a été écrit en 2014 par Annick Rouet qui fut correspondante à l’Éclaireur et qui a suivi les 15 premières expositions du hang-art.