MACHADO-RICO Huguette

MACHADO-RICO Huguette

Née en 1942 à Oran, d’une famille d’origine espagnole. Vit et travaille à Vincennes (94) « Huguette Marchado-Rico, entraîne le visiteur à la rencontre d’une tribu tranquille, où depuis longtemps les fumées du calumet de la paix ont transcendé toutes les humeurs guerrières, expansionnistes et lointaines. La singularité de son œuvre tient dans une expression spontanée et en même temps appliquée, loin de tous les canons des beaux-arts. Nous y voyons la marque d’une pulsion créatrice hantée par la nécessité de garder espoir tant que nous respirons, mais aussi de fabriquer une niche où l’on peut se réfugier à l’abri de tous les mauvais coups de l’existence ». J. C. Caire Sans doute chaque tableau d’Huguette Machado-Rico est-il un petit poème dédié au bonheur de peindre, une petite musique de vie heureuse… mais c’est aussi là qu’on voit que le bonheur de l’expression est dans la cohérence d’un langage où les mots et la syntaxe se fécondent et se régénèrent mutuellement, comme au pays des cœurs purs et de leur jardin originel. Pierre Souchaud Avant-propos du livre de la collection Iconofolio En gage de sérénité, les personnages de Machado-Rico regardent de leurs grands yeux ronds, le visiteur, l’air de lui dire : « vois, nous sommes enfin nés ! Ne valions-nous pas la peine que tu parcoures un long périple glacé pour venir jusqu’à nous ». Jeanine Rivais « Une personne déracinée est condamnée à une vie de pérégrinations, à la recherche d’un lendemain. La nécessité du rêve est absolue ». Huguette peint davantage pour apprivoiser l’espace que pour passer le temps. « Dans mes toiles, je puise aux sources de ma mythologie personnelle ». Ni sexe, ni larmes, ni sang, dans ces univers infiniment onirique, solaire et végétal, dont chaque motif est conçu en fonction de la promesse de bonheur qu’il constitue. N’être que de passage n’empêche pas de faire du bien. Ainsi, les mains des personnages sont parfois chargées de cœurs. Leur matière malaxée et vernie évoque la pâtisserie des jours de fêtes foraines, les bonshommes de pain d’épices, boutonnés de fruits confits et glacés de sucre. Les yeux dessinés par Huguette sont souvent transformés en fleurs. « C’est plus pratique et plus poétique ». Soutenir un regard n’est jamais évident. « Je fais aussi des yeux ronds qui symbolisent la petite folie ». Petite, pas mortelle. « Mes personnages sont toujours optimistes, ouverts sur la douceur, même lorsqu’ils sont noirs, lorsqu’ils ont un petit air… parfois féroce ». Expressif, le résultat ne bascule jamais dans l’expressionnisme. « Jeter ses angoisses, projeter ses déchirements, là n’est pas mon propos. Je veux que les images fassent la fête, qu’elles portent à nos yeux l’étrange et le merveilleux ». Ici le travail ne blesse pas, il berce. Pas question d’horreur. Juste, un peu, d’étonnement… Prendre conscience de sa fragilité, persévérer toutefois dans le délire de chanter le bonheur d’exister, telle pourrait être l’une des définitions de l’œuvre de Machado. François Monnin Extraits du livre : Machado-Rico Iconofolio