LAGNIEU Hélène

LAGNIEU Hélène

Née en 1957, vit et travaille à Bron 69 « J’ai toujours peint, mais je me consacre totalement à mon travail d’artiste depuis 2006. Mon arrivée sur Lyon en 2008 a été décisive, car pour la première fois j’ai eu un atelier à ma disposition. Ma manière de travailler a radicalement changé, je suis passée de l’aquarelle à l’acrylique, et du papier à la toile. Cette coupure totale a crée la transition vers mon travail d’aujourd’hui, qui s’est affirmé et imposé comme jamais auparavant! Ma démarche artistique Mon travail se partage en trois pratiques qui s’entrelacent: peinture, dessin, sculpture. Mes recherches se concentrent sur les processus d’hybridation, la mise à nu et la décortication de l’anatomie humaine et animale. Les chimères sont récurrentes, mais aussi la figure féminine dont le corps devient terrain d’expérimentations anatomiques. Partant d’une mythologie personnelle, j’essaie, par ces personnages déstructurés ou réagencés, de retracer ces impressions qui sont à l’origine de la nécessité de mon travail. La tentation de tester des limites dans les possibilités de déformation du corps, sa fragilité, sa dissection, le flirt avec une certaine notion de voyeurisme constituent des éléments récurrents de mon iconographie. Jérome Bosch, les chants de Maldoror, les métamorphoses d’Ovide, l’esthétique du Moyen Age, les traités de chirurgie en tous genres, les livres d’anatomie, le musée d’anatomie de Lyon, le Larousse médical illustré, Joel- Peter Witkin ne sont qu’un échantillon des appuis de mes recherches. La femme portraitisée, agrémentée de figures d’animaux-hybrides, de squelettes dansants, de cornées oculaires flottantes dissimulées ou non dans des nuées semi-opaques, reviennent au centre de mon travail présent. Condition humaine - féminine, plongée dans une sorte de purgatoire ambiant ? La matière a une importance capitale dans mon travail de peinture; elle permet à mes sujets de se fondre dans des espaces ambigus qui relèvent du domaine du rêve. Un autre aspect de cette condition féminine; la terrible dictature de la beauté qui incite la femme à intervenir sur son corps pour l’optimiser, amenant parfois à des résultats chimériques. Réalités-cauchemars traités dans mes dessins. Ma prédilection pour la sculpture sur papier est relativement récente (depuis 2009) et émane du besoin de rajouter une dimension à mon travail. Sont nées des créatures composées d’anciennes gravures et précieusement protégées par une cloche de verre. On y reconnaîtra le schizophrène à deux têtes, le fou avec sa pierre de folie, les faiseuses d’anges. »