Jo99 de son vrai nom Guérin Joseph est né en 1974, vit et travaille en 49, au Plessis Macé. Il réalise des peintures sur toiles (très petites ou grandes) ou d’autres supports (tels que mannequins ou poupons), des bandes dessinées et illustrations ainsi que des jeux vidéos en son nom propre. « À la maternelle les maitresses ont dit à mes parents: « Oh il ne parle pas beaucoup mais qu’est-ce qu’il dessine bien. » Je n’ai jamais arrêté depuis. Je noircis des pages et des toiles inlassablement. C’est le mode de communication qui me parle le plus, là où je me sens le plus libre et le plus à l’aise. J’ai toujours voulu consacrer ma vie au dessin et n’ai jamais voulu autre chose. Mes tableaux farfouillent de détails. C’est mon monde intérieur qui s’exprime (et il est bavard) en opposition à ma discrétion dans le monde réel. Il y a un côté obsessionnel dans mon travail. Je crois que sans, je serai sous cachets pour calmer mes angoisses et ma peur de l’extérieur: m’enlever ma possibilité de dessiner ce serait me tuer. Je me suis construit avec. J’utilise souvent des couleurs joyeuses celles des jouets d’enfants mais pour raconter des histoires d’adultes. Je joue beaucoup sur la gaieté de la peinture et la triste scène représentée. Il y’a un côté carnavalesque, grotesque dans ma peinture comme si la lourdeur de mes sujets ne pouvaient être supportables qu’en les travestissant faussement. Attirance et répulsion est un jeu qui me plait, d’autant plus qu’il interroge le spectateur et l’oblige à tenter de comprendre ce qu’il a devant les yeux. Je fonctionne souvent par thème. J’ai une idée de départ et après je me laisse aller, c’est mon inconscient qui prend le relai. J’exploite mon thème jusqu’au bout en essayant de ne jamais me répéter. Cela peut prendre plusieurs années (ou pas) et ensuite je change de thème (souvent en fonction de ma vie personnelle). Je me nourris de vie. Je prends partout aussi bien des éléments de ma propre vie que j’ai besoin de sublimer ou de me débarrasser que dans celles des autres (un visage croisé quelques secondes dans une foule peut faire une toile), aussi bien dans l’art (au sens large) que dans la politique voir le fantastique. Je ne veux me fermer aucune porte. Je n’ai pas peur de prendre des risques quant au choix des sujets que je travaille même si cela doit désorienter ou déplaire à mon public. J’essaie de ne pas rester sur mes acquis et d’avancer sans cesse. Et surtout j’essaie de ne pas mentir que jamais l’artifice technique appris tout au long de ces années l’emporte sur le sentiment que j’exprime. La liberté que je trouve ici ne peut se permettre d’être sali par un mensonge. Ce n'est pas si simple. »