GOUX Claudine

GOUX Claudine

Née en 1945, vit et travaille à Royan Claudine GOUX, bien connue des personnes qui fréquentent le centre de Création Franche à Bègles. Elle pratique la gravure, peint à la gouache et à l'acrylique, dessine à l'encre de Chine, réalise des triptyques dont le cadre est un prolongement pyrogravé de l'œuvre. Elle a illustré également un nombre considérable d'ouvrages de poésie. Discrète, elle nous offre à voir, avec grande délicatesse, la quintessence de sa rêverie infinie. « Dans notre époque sans pudeur où les gens veulent en dire plus qu’ils ne peuvent, il devient de plus en plus rare de trouver des œuvres denses, discrètes, riches en multiples significations, capables d’attirer une attention soutenue. Celles de Claudine Goux, toutes de pudeur, de réserve et de subtiles observations, émergent de toutes celles exubérantes et déferlantes qui étalent tripes et conscience sur la place publique… À observer toutes ces œuvres qui interrogent le spectateur, au bout d’un moment, on n’en doute plus, il s’agit bien d’exercices divinatoires. Il faut rester un long moment en face avant que le dialogue puisse s’entamer ; en ayant soin de libérer son esprit pour le vider de tout apriorisme et de tout schéma préalablement engrangé. Le spectateur doit partir à la rencontre des paysages proposés et suivre scrupuleusement l’itinéraire de l’artiste et ne pas céder à une quelconque extrapolation à partir de son œuvre. À cette condition, il découvrira une nature surprenante à l’architecture géologique inclassable, foisonnante de végétaux ambigus et de fruits gorgés d’aventures. Il trouvera des animaux étonnés d’avoir vu le jour avec des anatomies imprévisibles et d’être encore vivants, après tant de subtiles mutations. Et puis qu’il prenne garde aux humanoïdes répliques de mage ou de féticheur qui lui souhaiteront la bienvenue. Ils risquent de l’envoûter et de le transformer en Dieu sait quel esprit que les Haïtiens seulement ont su apprivoiser. » Extraits d’un article de Jean-Claude Caire paru dans Les cahiers d’Ozenda La peinture de Claudine Goux est un voyage à travers le temps et la mémoire : tantôt nous sommes transportés au milieu de l’ancienne Egypte, tantôt nous assistons à un combat de dieux Mayas, tantôt nous sommes perdus dans des dédales bouddhistes ou alchimiques… en un long rêve éveillé. Mais cet aspect onirique de la peinture de Claudine Goux n’est pas obtenu à partir de réminiscences ou de ressemblances brutes, naïves ou mal contrôlées. Au contraire, son art est fait de précision, de patience, de ciselure, de minutie, ces éléments se fondant en un syncrétisme et un univers personnels, marqués de beaucoup d’humour. Et c’est pourquoi ses tableaux rendent heureux notre œil et notre esprit, en même temps que les replis secrets de notre âme et de nos souvenirs les plus enfouis. Jean Claude Martin