Vit et travaille à Derval 44 BEP comptabilité, voyage en moto autour du bassin méditerranéen, bac littéraire en candidat libre, éducateur auprès d’enfants autistes, ouvrier agricole, magasinier, triage de courrier la nuit dans les trains, licence de lettres, sociologie à Vincennes, cap d’horticulture, jardinier au ministère de la marine… Dans les années 80, il s'est voué à l'écriture de nouvelles, d'un roman et de scénarios pour la télévision. En 1990 il part vivre avec sa famille en Algérie, à Oran. Là, il découvre l'aquarelle. Il devient chargé de la communication au Centre Culturel Français. Ce travail comprend tout aussi bien la mise en scène des expositions que la réalisation d'affiches. Il expose pour la première fois dans la plus grande librairie d'Oran, puis au musée Zabana dans le cadre d'une exposition collective et enfin au centre Culturel Français. En 1994, nouveau départ, mais vers l'Europe. Ce sera l'Italie du nord, Milan. Là, l'écriture dominera de nouveau. 1997, retour en France et installation à Marsac. Nouveau départ en 2000, pour la Mauritanie avec une installation à Nouakchott. Son travail plastique se tourne alors plus vers la matière, où plutôt les matières, de celles qui jonchent les pistes qui sillonnent la capitale et qu'on est accoutumé d'appeler déchets ou ordures, car c'est avec ces dernières que Jacky Beaslay travaillera désormais, réalisant des assemblages. Il s'ensuivra une dizaine d'expositions échelonnées sur six ans, au Centre Culturel Français de Nouakchott, à la galerie Sina, à l'université de Nouakchott et à l'Alliance Française de Nouadhibou. 2006, nouveau départ, pour le Panama cette fois où, pendant deux ans, il poursuivra le travail commencé en Mauritanie. Avril 2010, retour définitif au pays, à Marsac. De toutes ses œuvres réalisées à l’étranger, il ne reste que quelques photos. Pour cette expo au Hang-Art nous avons choisi des productions plus récentes faites avec du vieux bois et des vieilles ferrailles. Ces planches, il ne les a pas ramassées sur les pistes sahariennes mais plutôt dans les hangars ou les vieilles bâtisses qu’il restaure depuis son retour au pays. « Il faut peut-être la voir sous deux plans cette sculpture. Il y a d'abord ce qu'elle laisse à voir: des personnages, improbablement véhiculés par des engins, des voitures, des tricycles, des animaux dont ils occupent les ventres et qui certainement racontent des histoires, des odyssées minuscules. Puis il y a les matériaux utilisés. Rien, ou presque rien n'est acheté dans la réalisation de ces sculptures, tout provient d'un regard circulaire projeté autour de soi et d'un choix qui s'opère dans l'immédiat. Un caillou, un morceau de fer prélevé à l'énorme masse constituée de nos déchets…» « Il serait vain de vouloir chercher dans mon travail une quelconque origine qui se situerait dans mon enfance. Car enfant, j'étais maladroit. D'une maladresse indécrottable, à se dire dépourvu de tout avenir manuel. Aussi, si j'ai ramassé des cailloux, des morceaux de branches mortes, pendant cette enfance, n'était-ce jamais à des fins d'en faire quelque chose. La finalité que je poursuivais était avant tout esthétique. Considérer ces pierres ou ces bouts de bois comme des trésors, c'était peut-être pour moi l'enfance de l'art. Par contre je dessinais. Mais je dessinais en marge des cahiers d'école. Ces dessins n'avaient pas le contour d'une vocation future. Ils étaient la manifestation d'un ennui généré par les salles de classes. Puis j'ai abandonné et les dessins et l'école. Ce n'est que bien plus tard… »