Née en 1982, vit et travaille à Villepôt, 44 « J'ai toujours gribouillé et pris plaisir à dessiner, depuis la Loire où je suis née jusqu'à la Loire Atlantique où je vis actuellement. Je n'ai pas suivi de formation dans le domaine artistique et ai étudié les Sciences du Langage et la Psychologie mais sans aller jusqu'au bout de ces apprentissages. J'ai exercé pendant, et par la suite, différents métiers, la plupart en lien avec l'aide à la personne. Le dernier travail effectué auprès de jeunes handicapés en IME m'a beaucoup apporté notamment au niveau de la créativité. Les ateliers d'arts plastiques ont été très influents concernant la technique mais aussi le lâcher prise, l'humilité et l'acceptation de ce qui ressort de soi au moment de la création. Le dessin m'a toujours accompagné et a été davantage un moyen d'exorciser les petites bêtes qui me torturaient. Etant trop intimes, je gardais mes productions dans la pochette de ma vie secrète. Les Petits Monstres colorés qui m'ont prise par surprise m'ont semblé assez impersonnels. Depuis quelques années ils s'incrustent sur mes toiles. Leurs cellules se divisent, se régénèrent ou dégénèrent, certains d'entre eux mutent pour prendre des formes de plus en plus humanoïdes. On en fait fréquemment la comparaison avec les Barbapapas mais ce n'est pas un choix délibéré. Cette forme a été le moyen trouvé pour présenter mes œuvres à l'autre. J'avais suffisamment de distance avec pour ne pas me sentir dénudée. Et puis au fil du temps, certaines personnes y ont lu des choses surprenantes qui m'ont permis de réaliser que ces toiles contenaient une large part de moi. C'est vivant, coloré, torturé, il y a des vides et des transparences, des amas aussi. Je ne fais jamais de croquis et le tableau se construit au fur et à mesure, selon l'humeur de l'instant où je prends le crayon. Une amie artiste me fit découvrir il y a trois ans leur matière première, le Posca, feutre contenant de la peinture acrylique. J'adoptai instantanément cet outil vecteur de mon imagination. Un ami commun intrigué par mes Petits Monstres me proposa d'exposer à ses côtés. Cette savoureuse expérience faite de partages, de découvertes et de rencontres me donna le goût de continuer sur ce chemin coloré. + Peu à peu les pinceaux ont remplacé le Posca et les petits monstres ont laissé place à une nature fantasmagorique colorée. Un goût tout nouveau pour le jardin ne doit pas y être pour rien... !! Souvent le point de départ est un arbre, un paysage qui m'a touché. Au fil de la création il se remodèle car je ne fais toujours pas d'esquisse. S'est ajouté à cela l'expérience du collage dont la matière première est essentiellement de vieux Paris-Match des années 60, une découverte qui m'amuse beaucoup et qui ouvre la porte à un foisonnement de compositions. Un titre d'article, une légende de photo qui m'a interpellée constituent généralement la trame du tableau.» Claire Pinardon, 2016 + 2021