Né en 1961. Vit et travaille à Sathonay-Camp (69) Il y a, bien au-delà des courants et des modes, des peintres qui, sans cesse recherchent les traces de l’origine de l’homme…Agnan Kroichvili est indiscutablement de ceux-là. Il est de ceux qui décryptent l’histoire, de ceux qui l’écrivent et de ceux qui veulent la construire… Il est par son origine et son métier d’archéologue l’un de ceux qui se passionnent pour la trace retrouvée. Il est enfin par ses convictions propres, celui qui croit et qui a reçu mission de dire aux hommes par la peinture, la grandeur du message d’amour adressé à l’humanité. Ainsi nait une sorte de litanie au tableau, comme si l’écriture systématique devenait un point de ralliement où chacun trouvait son compte pour le salut de son âme loin ou proche des religions dans l’unité du même esprit. Bernard Gouttenoire, extraits Une fois passées les salutations d’usage, Agnan Kroichvili vous happe dans son univers. La première chose qui frappe, c’est sa fébrilité, son impatience à vouloir tout expliquer, tout de suite… Les tableaux fourmillent d’écritures et de petits bonshommes. Pour désigner les premières, Agnan Kroichvili préfère parler d’écriture gestuelle, plutôt que de calligraphie. Ni simples embellissements de caractère, ni étrange langue inconnue. Mon terrain de fouille, c’est la peinture, avoue-t-il. « Je suis archéologue de ma propre œuvre, au fur et à mesure de ma création ». On le croit sans peine le regard éberlué du soin pris à tout conserver, comme pour se préparer à cette recherche analytique immédiate sur ce qui vient d’être créé. Car Agnan Kroichvili, au contraire de beaucoup d’autres artistes, est capable d’expliquer son œuvre dans les moindres détails. Tout est pensé, décortiqué, aucun geste, bien que né d’une réelle inspiration, n’est ensuite relié au hasard. Tout s’explique donc ? Probablement non, mais tout tourne autour d’une même obsession. Celle des origines et de l’empreinte que l’on laisse après soi. D’où son utilisation d’une forme de calligraphie, celle de ce qu’il appelle la contre-écriture : des signes impossibles à déchiffrer puisqu’ils sortent tout droit de l’imagination de l’auteur. Les idées du peintre s’entrechoquent. On sent que les mots ne peuvent pas se prononcer aussi vite que sa pensée le voudrait… On se contente d’effleurer l’indicible, de soulever un voile sur une œuvre d’une richesse exceptionnelle, nourrie d’un imaginaire qui puise sa source aux origines de l’artiste. Agnès Larose, extraits « Et l’écrit vint, petit à petit, jusqu'à occuper tout l’espace de la toile. La toile apprivoisée après maintes reprises jusqu'à retrouver la fibre du papier dans le textile. La toile, libre de tout support, du cadre, non apprêtée où se dépose la peinture en aveugle, par pression et impression, le geste seul jusqu’à l’ultime recouvrement. Nappée de noir et en creux déjà de nouveaux signes en pourfendent la surface, un dernier battement d’aile, d’une plume, pour la survie. » Agnan Kroichvili Le 03/09/2010 16h44mm Agnan Kroichvili a déjà exposé au Hang-art en 2008. Quatre de ses œuvres font partie de la collection.