Née en 1959 Vit et travaille à Saint-Antoine-du-Rocher (37) Après dix ans de silence, elle s’est remise au travail pour nous livrer une série de portraits : bébés adultes, privés de paroles ou visages échappés de vieux manuscrits. Être intemporels qui appartiennent à l’universel. Peinture, matières, pigments déposés sur papier, toile ou métal pour un voyage vers des contrées intérieures. Nous avons découvert son travail au Mans lors de Pulsart 2009. Partout l’œil et la peau D’abord la poussière et les squames, c’est-à-dire ce qui reste du corps déchu après l’attentat, l’explosion ou la naissance, la naissance justement parce que le premier traumatisme auquel on aura survécu : voilà ce qui fait les peintures de B. Au travers des peaux brûlées, grattées, partant en larges squames il reste le regard, l’œil qui regarde encore et semble dire voilà ce que je suis : ni plus ni moins que ce visage, j’ai survécu à la poussière tant bien que mal, j’ai suffoqué, couru, mais je suis là, je suis tel quel. Nouveau-né, encore couvert d’un vernis sec et caséeux, je vous toise car je vous pense déjà. Victime, certes j’ai eu peur, terriblement peur, mais je suis là toujours et je me montre, au pire si j’affiche un masque c’est toujours de la peau, elle fout le camp, c’est une couverture fragile, certes, elle craquelle, mais une fente est toujours là qui laisse l’œil entre ses écorces pour vous dire que je vis et que nous sommes nombreux.