ALBASSER Pierre

ALBASSER Pierre

Né en 1936, Pierre ALBASSER, découvert au hang-art, grâce à trois œuvres faisant partie de la collection art obscur de Michel Leroux, travaille essentiellement sur carton d’emballage avec des feutres usagés, des stylos billes, du pastel, enfin tout ce qui peut laisser des traces sur son support. Longtemps son œuvre a circulé par le biais de l’Art Postal. Il vit et travaille à Lagord, près de La Rochelle. « Les premiers frémissements de mon parcours artistique peuvent se situer, il y a près de 25 ans, lorsque mon épouse Gudrun (GEHA pour les mail-artistes) a découvert, par hasard, les gribouillis que je faisais en téléphonant au travail. Elle m’a demandé de garder ces papiers, ce qui m’a incité à rester plus facilement … en ligne !! En 1992, le contexte économique a mis fin à mon activité dans l’ingéniérie TP et bâtiment… Étant alors à la maison et très disponible, GEHA m’a proposé de lui décorer quelques enveloppes pour ses correspondants… Parallèlement, je dessinais sur des supports divers, plus ou moins classiques, avec une attirance (gourmande) pour les cartons de tablettes de chocolat travaillés recto-verso. L’utilisation des cartons d’emballage domestiques, alimentaires en général, est devenue exclusive au fil des années. Leurs formes, une fois soigneusement dépliées ou coupées, leurs diverses nuances et leurs matières différentes offrent une variété inépuisable. Les crayons à bille bic (surtout noirs et bleus), le stylo à encre et parfois la plume en verre, longtemps avaient ma préférence. Maintenant, la couleur participe à mes créations par l’intermédiaire de feutres , marqueurs, encres au compte-goutte, divers stylos… Je fais au moins un dessin par jour en suivant mon inspiration du moment, en fonction du matériel disponible. Rarement d’un seul jet, en y revenant tout au long de la journée. Comme le support change constamment, je m’y adapte, oubliant ce que j’ai fait la veille. D’ailleurs dès qu’un dessin est terminé, je le donne à Gudrun qui apprécie, commente, trie et archive. Points de sujets préférentiels ; ils arrivent comme ils veulent et quand ils veulent. Ni objectif, ni but me préoccupent, mais le dessin fait maintenant partie de ma vie, même s’il n’occupe pas toute ma vie. Quand je n’en fais pas, je suis en état de manque. Étant donné que je n’ai pas subi l’influence d’une formation artistique et que je n’en veux pas (fini le stress) , ni donc celle d’un maitre, que je n’imite personne, que je ne suis aucune tendance ou mode, que mes dessins surgissent librement dans le cadre des contraintes matérielles choisies, je crois appartenir à l’univers de l’art singulier. La franchise, l’authenticité, la sincérité et la spontanéité semblent être à la base de cette expression artistique. Son premier objectif ne peut être le succès ou l’argent. Cela n’interdit pas d’être apprécié ou acheté. Quant à me situer par rapport aux autres artistes singuliers ou non, je ne le peux pas … et ne le veux pas. Si mes dessins plaisent ou interpellent, cela me ravit (surtout s’il s’agit de Gudrun) et s’ils ne plaisent pas à tous, je n’en suis pas malheureux. Pour l’avenir, je suis moi-même curieux des 365 dessins minimum que chaque année me permettra d’accoucher, tant pour la forme que pour le contenu, sans crainte pour le moindre soupçon de nombrilisme. » Pierre Albasser