Gravrand Claire

Gravrand Claire

Née en 1952, vit et travaille à Riaillé 44 « Dessiner, peindre ont toujours été pour moi une passion, dès l’enfance. Après le Bac, j’ai fait des études d’art à l’école Duperré où j’ai obtenu un BTS stylisme en 1974 ; avec ce diplôme, j’ai été professeur d’Arts plastiques de la ville de Paris de 1980 à 2006. En 2008 nous avons déménagé dans le 49 ; j’ai pris un atelier à Centrale 7 et fait beaucoup d’expositions de pièces textiles peintes et brodées dans la nature environnante. En 2015, nous nous sommes installés en pleine campagne à Riaillé 44 où je vis en pleine nature et peut créer sans limites. Je me suis toujours intéressée au textile, ma grand-mère Bretonne était brodeuse de métier. Lors des vacances, je voyais, enfant, ses panières remplies de fils de couleurs posés sur le banc coffre devant la fenêtre de sa maison du Morbihan, cela me fascinait. Je dessinais déjà beaucoup et je savais que j'en ferai mon métier... Mon expérience dans la mode et les accessoires de théâtre m'a donné le goût des matières et des textiles. Mon travail plastique porte sur la collecte de traces, textiles le plus souvent. Je récupère des vêtements « reliques » d'autrefois dans des coffres, des armoires. Ils ont pour caractéristique d'avoir été portés et surtout faits à la main. Ce sont des objets de mémoire ! Dans un second temps, ces vêtements sont métamorphosés par des actes plastiques. Ils entrent alors dans le champ de l'art par la peinture ajoutée. C'est un travail par couche, la dernière étant la broderie réalisée en fils. Je décline ce travail de deux façons : sous forme de tableaux en mariant tissu et papier, en créant des sculptures textiles. Elles bougent au gré du vent quand je les expose à l'extérieur et proposent un cheminement dans le paysage. » « En 2010, je travaillai déjà avec du linge ancien de coton blanc pour y apposer mes couleurs. Un ami m’a donné trois tabliers d’infirmière datant des années soixante où j’ai peint des visages d’après mes rencontres fugitives avec des jeunes, croisés dans les couloirs du service d’un hôpital… Treize ans ont passé et le hang-art m’a proposé de donner une autre vie à ces visages en les découpant et les tendant sur des châssis où ils se révèlent avec plus de force. Depuis 2015, j’aime créer des œuvres rondes où j’inclue de petites pièces de broderies de femmes afghanes. C’est ma façon de soutenir leur cause et de les aider en achetant sur le programme Gudulsi en ligne, ces petits formats brodés qui leur permettent de faire vivre parfois toute leur famille. Je raconte alors avec tissus, crayons Posca et fils, des histoires où nos deux regards avec la broderie se croisent… »