Robert Vassalo est né en 1922 à Berréched, près de Casablanca, de parents français. Son père était employé aux chemins de fer du Maroc. Il obtient son brevet et apprend le morse puis commence à travailler en 1938 comme apprenti radio-télégraphiste sur le paquebot Chanzy de la compagnie maritime Transat. En 1939, il retourne au Maroc et devient comptable dans un garage à Port-Lyautey. En 1940, il est engagé dans l’armée française et fera la campagne d’Italie et de France de 1944 à 1945. Il est prisonnier en Allemagne, au cours de la guerre. Sans aucune formation préalable, il commence à peindre pendant sa captivité. A la démobilisation, il entre aux chemins de fer du Maroc jusqu’en 1961, date à laquelle il est rapatrié en France où il continue à travailler jusqu’à l’âge de sa retraite, en 1977. Ses premiers tableaux représentent des paysages qu’il voit depuis son lieu d’enfermement. Il exécute des peintures extrêmement colorées et des dessins de petits formats. De 1993 à 1996, il réalise cinquante sculptures en ciment : jeunes femmes, bustes d’hommes, famille, etc., dans une facture rustique. Robert Vassalo résidait près d’Auxerre, dans l’Yonne. Il est décédé le 8 janvier 2010. Son œuvre est présente dans la collection de La Fabuloserie à Dicy. La vocation de Vassalo a été générée, croit-il, par la beauté d'un site allemand aperçu par la fenêtre de son baraquement alors que, sur fond de fin de guerre, il était prisonnier dans un stalag en 1945 ! Et puis, rentré dans son Maroc natal, il a eu la velléité parfois, de dessiner des paysages. La retraite venue, il a commencé à se livrer au plaisir de la création pure : un sage qui se défend d'être artiste mais ne pourrait vivre sans peindre ; un solitaire, amer de l'indifférence familiale à peine contrebalancée par la sympathie de ses visiteurs occasionnels qui lui prédisent de finir au musée. Ainsi, commente-t-il ses œuvres très colorées, très expressives ! A la fois multiples et uniques dans leur répétitivité ! Identifiables au premier regard parce que d'un style très personnel ! Fleurant bon la campagne, mais impossibles à situer dans le temps ou dans l'espace, du fait de leurs vêtements sans âge, résolument hors de toutes les modes ! Fraîches, comme émergeant d'un conte ! Naïves et piquantes ! Riches de bonhomie ! Passant d'anatomies pulpeuses aux "petits bateaux qui vont sur l'eau" ; de seins énormes aux tétins provocants à de sages mères de familles allaitant chastement leur enfant ! L'amour, l'amitié, la gentillesse... tout est là, sur ces feuilles de papiers entassées ; la gaieté aussi, même si parfois passe dans les yeux de l'artiste - car il en est bien un !- une ombre de nostalgie, à l'idée que toutes ces manifestations quotidiennes d'une volonté - d'un besoin - de tromper sa solitude, embellir sa vie, la sortir de sa médiocrité, soient vouées presque sûrement à la destruction et à l'oubli ! Extraits d’un texte de Jeanine Rivais.